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Réhabiliter avec le territoire : CADRE GÉNÉRAL 2012
L’Hôpital Caroline est situé sur les îles du Frioul à Marseille.
C’était un lazaret (hôpital de
mise en quarantaine) qui pouvait accueillir jusqu’à 48 malades et 24 convalescents. Ce site est inscrit
à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1980.
En 2007, la ville récupère le site de l’Hôpital Caroline et les actifs de l’association qui en gérait
l’occupation (à vocation évènementielle et culturelle) et la réhabilitation par le truchement d’un
chantier d’insertion. Une démarche sociale poursuivie par la commune.
Une première phase de restauration de la moitié du site devrait être achevée en 2013, afin de
commencer à recevoir des manifestations culturelles dans un esprit de souplesse d’utilisation des
lieux : ne pas figer les utilisations futures et leurs évolutions possibles, et donc, ne pas figer l’espace.
La maîtrise d’ouvrage est assurée par une architecte de l’Atelier du Patrimoine de la ville de Marseille
(maîtrise d’ouvrage), l’Architecte des Bâtiments de France est maître d’œuvre. La philosophie du
projet est celle d’une réhabilitation à l’identique visant une « remise à l’état initial ». L’alternative
sinon serait de laisser le bâtiment sans intervention et de cette façon le laisser glisser, au mieux,
vers un état de « ruine romantique ».
Cette doctrine de la remise en l’état initial ne va pas sans difficultés lorsque les matériaux n’existent
plus ou ne sont pas le mieux adaptés : les pierres d’origine, tirées de la carrière de Fontvieille près
d’Arles, sont trop friables. Elles se sont usées rapidement, de surcroît le filon actuel est de mauvaise
qualité. Un matériau identique existe dans le nord de l’Europe, y recourir c’est sortir d’une logique
de qualité environnementale. Alors l’équipe débat avec l’ABF pour pouvoir avoir recours à la pierre
de Cassis. Mais elle est beaucoup plus chère… Les encadrements de fenêtres sont réalisés avec des
briques dont la dimension n’existe plus, la forme et la couleur de la tuile non plus, etc.
Ces contraintes créent des difficultés supplémentaires pour la recherche de matériaux et alourdissent
le coût de la réhabilitation. Comme la prescription d’utiliser du bois de chêne pour les solives alors
qu’il n’y a pas de production de ce bois dans la région. Ce qui a aussi un impact sur l’avancée du
chantier.
Face à ces contraintes patrimoniales la préoccupation du propriétaire (la Ville de Marseille) est de
sauver les lieux dans une démarche minimale : « nous mettons l’ensemble du site hors de péril et
nous restaurons à l’identique la moitié des édifices. Nous verrons ensuite de quelles manières les lieux
pourront être occupés ». Ce qui, somme toute est conforme à l’objectif de ne rien figer pour l’avenir.