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Le débat doctrinal apparaît ainsi bien éloigné de la réalité des opérations de restauration et de la
pratique d’architectes qui abordent la restauration plutôt comme
une aventure collective
parfois
rendue délicate en raison d’obstacles administratifs, financiers, juridiques, voire, de manque de
compétences ou de fiabilité d’entreprises.
On peut noter, du reste, que Viollet-le-Duc lui-même, expliquait de la restauration à l’identique
qu’elle conduit à un bâtiment « retourné dans un état qu’il n’a sans doute jamais connu ! ».
Cependant selon les territoires, la réhabilitation de bâtiments classés peut se heurter à des tenants
des théories les plus fermées, freinant la volonté de maîtres d’ouvrage d’adapter leur patrimoine
aux évolutions des usages, des normes de confort, et aux nouvelles nécessités de préservation
environnementale. Des positions médianes existent, issues d’un débat constructif comme dans le
cas de la Rotonde à Simiane. Rares sont les Architectes des Bâtiments de France, face à une maîtrise
d’ouvrage convaincue de son projet, qui n’acceptent pas d’entrer dans le dialogue, y compris ceux
qui sont partisans de l’école de la pure restauration :
« Dès que l’on peut, j’estime que l’on doit restaurer et restituer à l’identique avec l’aide d’une étude
sérieuse d’archives et d’écrits. (…). Par contre, je suis aussi partisane de la transition contemporaine
lorsque l’on doit apporter un confort supplémentaire (éclairage, chauffage...) ou que l’on n’a aucun
moyen de restituer un patrimoine très dégradé. (…) Le challenge est de ne pas vouloir marquer son
époque à tout prix, mais plutôt d’accompagner ce patrimoine le mieux possible vers les générations
à venir »
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Liens utiles :
Maîtrise d’ouvrage publique et opération de travaux sur monument historique :
« Le guide travaux » accessible par
Réhabiliter avec le territoire : CADRE GÉNÉRAL 2012
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Id.
Thoard (04)