Page 9 - IB_MED_2012

Version HTML de base

9
2
CASANOVAS X. et GRAUS R. (Université polytechnique de Catalogne), in Au sujet des valeurs bioclimatiques dans la réhabilitation
de l’architecture traditionnelle méditerranéenne, Projet européen RehabiMed
3
Meda-Corpus, Architecture Traditionnelle Méditerranéenne, ouvrage collectif présenté ci-après
4
Id.
Réhabiliter avec le territoire : CADRE GÉNÉRAL 2012
Le bâti traditionnel méditerranéen n’en reste pas moins une solution efficace… en région
méditerranéenne. Mais nous ne devons pas oublier que « le regard empreint de mélancolie et de
romantisme qu’il nous inspire (ne doit pas nous faire) oublier que ses habitants doivent pouvoir
le transformer pour l’adapter aux nécessités mais aussi aux rêves et aspirations de notre époque »
2
.
Ce qui souligne qu’il ne faut pas s’interdire l’usage de techniques et matériaux récents, pour autant
qu’ils soient adaptés, pas plus qu’il ne faut interdire l’architecturale contemporaine lors de la
réappropriation d’un bâtiment ancien délaissé ou attribué à de nouveaux usages (tel que dans
les expériences décrites plus loin de la réhabilitation de la ferme de Beaurecueil, de la Rotonde de
Simiane ou du château de Calliens, par exemple).
Du point de vue bioclimatique, le bâti traditionnel méditerranéen, qu’il soit du littoral, de la
montagne ou des zones intermédiaires est toujours adapté à son territoire. D’abord en trouvant
l’emplacement et la forme justes qui permettent la protection contre les vents dominants, et les
écarts climatiques, mais aussi l’articulation entre le privé et le public. Les qualités des constructions
sont liées aux techniques et matériaux, mais aussi, à la réponse qu’ils apportent aux besoins
des populations locales. Avec des nuances formelles et locales, il est « un fait méditerranéen par
excellence : la vie en plein air autant que sous toit, l’architecture de terre, de pierre ou de bois
autant que de lumière, d’ombre ou de parfums. Le dedans et le dehors. (…) Dans le même sens,
il existe un autre espace typiquement méditerranéen qui aide à la transition et à l’intime relation
entre intérieur et extérieur. C’est ce que l’on pourrait appeler l’architecture de l’ombre. Cet espace
appelé génériquement porche ou portique – qu’il soit bâti en dur, à l’aide d’un portique, d’arcades
ou matérialisé par le végétal, souvent avec des treilles, des jasmins, des rosiers – est un lieu d’une
grande signification et d’une grande importance (…), un espace qui attache le plein extérieur à
l’intérieur clos »
3
et en tempère le passage et le contraste lumineux.
Le bâti traditionnel est aussi adapté à son territoire du point de vue économique. « La notion du
local est indissociable de l’économie : utilisation des matériaux extraits, produits et transformés
le plus souvent à proximité du site de construction. A cet égard, la région méditerranéenne recèle
une très grande variété de milieux (relief, sous-sol, climat, etc.), multipliant ainsi les ressources
disponibles tout comme leurs conséquences en termes de contraintes constructives »
4
Tout autant pour l’entretien, l’adaptation, la rénovation, ces éléments montrent
l’importance d’une approche globale du bâti en lui-même et dans son environnement, une
approche qui ne peut se contenter d’intervention non coordonnée de micro-spécialités
dès lors qu’il s’agit d’entreprendre une réhabilitation et d’adapter un immeuble aux
exigences actuelles d’usages et de consommation énergétique.