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Réhabiliter avec le territoire : LES ÉTAPES DU PROJET DE RÉHABILITATION 2012
Le défaut de candidatures de la part des petites entreprises est plus le résultat d’un « blocage culturel »,
la crainte de répondre un marché public. Les arguments de trésorerie sont sans doute réels, mais
pas insurmontables, ceux du coût des garanties décennales semble plus sujet à caution. La véritable
raison maintes fois constatées est celle du refus d’un travail administratif supplémentaire, du temps à
y consacrer et, finalement, du premier pas à faire par la rédaction d’un cahier de compétences.
Les collectivités locales ont toute leur légitimité à organiser des sensibilisations et des formations pour
désacraliser le marché public et ouvrir sa porte aux petites entreprises encore largement minoritaires
alors qu’elles sont, à n’en pas douter, riches en savoir-faire de qualité.
La prise en compte de ces questions est importante et doit l’être tout au long des cinq étapes de
préparation du projet. Pour y répondre il est nécessaire de mobiliser un partenariat large et motivé par
le développement d’une réhabilitation durable, le renforcement d’un tissu d’entreprises devant être
gagné peu à peu par la nécessité, si non la volonté, de se convertir à des pratiques professionnelles
plus respectueuses de leur environnement physique mais aussi social.
Au travers des expériences citées, il est possible de comprendre que pour qu’un projet aboutisse
à l’ouvrage souhaité, il n’est pas suffisant que la maîtrise d’ouvrage, associant ses partenaires
financiers et la maîtrise d’usage, travaille avec la maîtrise d’œuvre et les assistances nécessaires
jusqu’à s’accorder sur le contenu d’un projet traduit dans un programme « vertueux ». Encore est-il
nécessaire que le management du chantier dans toutes ses opérations, des plus complexes aux plus
simples, fonctionne. Encore faut-il que les entreprises soient en capacité de répondre aux demandes
techniques ou de formation pour lesquelles elles sont contractualisées.
Ce qui permet de souligner que si les phases préalables au chantier doivent être conduites de
façon « complète », il doit en être de même pour le suivi de chantier. Ce qui devrait se traduire
par un management, non pas rigide et autoritaire avec les entreprises, mais qui se donne pour
ligne conductrice la recherche de l’amélioration continue des relations et de la participation
de l’ensemble des acteurs impliqués dans le chantier et son environnement. Il s’agit d’établir
un dialogue collaboratif c’est-à-dire dans lequel chacun est en position d’accompagner la
réalisation vers ses objectifs de qualité et, partant, vers une amélioration des savoir-faire
et compétences de tous.