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1.1 DU BÂTI ANCIEN MÉDITERRANÉEN
Architecture traditionnelle méditerranéenne :
Concevoir et réaliser des bâtiments adaptés au climat, valoriser les ressources du territoire
D
ans l’ensemble du pourtour du bassin méditerranéen, l’architecture traditionnelle « ordinaire »
s’est constituée en réponse aux contraintes climatiques spécifiques et avec les ressources du
territoire. Ces contraintes spécifiques sont : des hivers relativement cléments, mais surtout des étés
très chauds, un régime de pluies capricieux alternant des épisodes torrentiels et des épisodes de
sécheresse prononcée. À ces variations, s’ajoute celle de la géographie et l’on peut distinguer trois
grandes familles sur la rive nord : la zone montagne, la zone intermédiaire, la zone littorale.
La vie quotidienne plus que dans le nord de l’Europe a développé une culture du vivre dehors qui
a eu son influence sur le bâti et l’aménagement urbain en privilégiant les espaces extérieurs et
l’alternance dedans/dehors en fonction de la température ambiante. Dans tous les cas, la fluidité
du passage de l’intérieur à l’extérieur et la modularité des espaces de vie en fonction des saisons,
caractérisent le bâtiment méditerranéen.
En matière de construction et d’architecture
historiques et/ou traditionnelles, le territoire
méditerranéen, non seulement français, mais de
l’ensemble du bassin, possède une constante :
dans une région dont le sol, depuis les montagnes
jusqu’aux rivages maritimes est au deux tiers
calcaire, la pierre a été jusqu’à la révolution
industrielle, le matériau de construction le plus
répandu et le plus utilisé en association ou non
avec la terre et la chaux.
En Méditerranée, la pierre s’impose très tôt car on
y manque de bois : « elle (la Méditerranée) passe
du torchis à la pierre, sans intermédiaire. Elle
construit lourdement, durablement, noblement.
Elle oppose depuis des siècles (un bâti) très lourd,
très durable, en raison du matériau et du climat,
à la construction plus légère du Nord. La pierre
permet la construction en hauteur, elle assure un
fort volant thermique, elle permet de se passer
de moyen de chauffage. (C’est que) le bois est rare et cher dans l’espace méditerranéen. (…)
le Midi pauvre immobilise une partie de ses capitaux dans un habitat qui est fait pour durer quatre,
cinq siècles et plus, avec un coût minime d’entretien ». Bien sûr, ce bâti traditionnel, au regard
des critères de confort actuels et de la recherche de performances thermiques, sans rénovation, sans
apports techniques nouveaux, ne remplit plus très bien son office. Tout est échelle de comparaison
Thoard (04)
Réhabiliter avec le territoire : CADRE GÉNÉRAL 2012